131 - la nature de l’inconscience Pourquoi l’Homme a-t-il tant de difficultés sur le plan matériel à se construire une vie qui est le produit de sa volonté, de son vouloir ?Pourquoi lui apparaît-il évident qu’il ne peut pas faire dans sa vie ce qu’il veut ? Voilà une question qui est de très grande importance pour l’Homme, parce qu’elle définit en réalité tous les paramètres qui constituent la nature même de son impuissance et les caractéristiques profondes de son incompréhension réelle vis-à-vis des forces de vie, c’est-à-dire vis-à-vis des mécanismes en lui qui brouillent ses antennes et l’empêchent d’aller jusqu’au bout de son expérience en fonction de ses forces créatives. Il ne faut pas oublier que l’être humain, sur le plan matériel, est un être assujetti, qu’il est un être qui n’a pas le pouvoir de déterminer l’orientation de sa vie selon sa volonté, c’est-à-dire selon la capacité profonde de son intelligence créative. Et ceci est dû au fait que nous n’avons pas encore compris, réalisé, perçu, ce que nous pouvons appeler la nature de l’inconscience. Nous sommes en voie de réaliser la nature de la conscience, mais nous n’avons pas encore compris parfaitement, totalement, la nature de l’inconscience. Donc nous sommes obligés, un peu, d’aller en arrière afin d’étudier l’inconscience, ce qui nous permettra éventuellement de vivre plus consciemment, c’est-à-dire de pouvoir bénéficier d’une façon progressive mais réelle des énergies en nous qui constituent l’essence de notre êtreté. Qu’est-ce que l’inconscience ? L’inconscience est une myriade de choses, elle est une facette de notre réalité qui n’est pas à point, qui n’a pas été ajustée. L’inconscience représente pour l’Homme la différence entre la qualité absolue de sa conscience et la qualité relative de sa conscience. Tant que l’Homme ne vit pas une qualité absolue dans sa conscience quand il ne sent pas qu’il est absolument en contrôle de son activité humaine sur le plan matériel, il vit de l’inconscience. C’est-à-dire qu’il est assujettissable, c’est-à-dire qu’il peut se faire prendre dans une situation de vie, et qu’il peut apprendre à partir de cette situation de vie à corriger cette même situation, afin d’en venir un jour à ne plus la vivre, à ne plus être retardé par elle, à ne plus perdre à cause d’elle. Tant que l’Homme ne pourra pas réaliser la qualité absolue de sa conscience, il vivra de l’inconscience de différents niveaux, c’est-à-dire qu’il ne pourra pas sentir qu’il est en contrôle, qu’il maîtrise, qu’il dirige sa propre barque. Être absolu dans sa conscience ne veut pas dire avoir une conscience absolue. Être absolu dans sa conscience veut dire avoir une compréhension réelle sans faille de la position que nous avons sur le plan matériel vis-à-vis des forces de vie qui sous-tendent notre activité et qui nous permettent, dans le monde, d’agir en fonction de leur aspect créatif. Être absolu dans notre conscience veut dire ne plus être assujettissable à une forme quelconque d’inconscience, c’est-à-dire ne plus être assujettissable à des conditions qui font partie de nos anciennes habitudes, de nos anciens mécanismes de vie, afin que nous puissions vivre une vie constamment nouvelle, c’est-à-dire une vie qui relève sans cesse du pouvoir de l’Homme de se créer un territoire d’expériences mesuré par lui, saisi par lui, et reconnu par lui comme étant le meilleur dans la condition actuelle de sa conscience, dans la mesure actuelle de son taux vibratoire, ou pour dire d’une façon différente, dans la mesure actuelle de son bonheur personnel. L’Homme doit arriver, pour connaître un bonheur personnel, à résoudre le problème de l’absolu qui ressemble dans son expérience, un peu à une sorte de sentiment impossible. Le problème de l’absolu pour l’Homme représente toujours dans sa conscience une sorte d’impossibilité, une sorte de tache noire dans sa conscience qui lui enlève la certitude d’être le maître de sa vie. Pour que l’Homme ait la certitude d’être le maître de sa vie, il faut qu’il ait absorbé une certaine quantité d’énergie, une certaine quantité d’affronts qu’il a réussi à dépasser sur le plan psychologique du doute personnel vis-à-vis de sa volonté et de son intelligence créative. Pour que l’Homme ait le sentiment de l’absolu dans sa vie, il lui faut être capable de mesurer la différence entre ce qu’il peut faire et ce qu’il ne croit pas pouvoir faire. Et tant que l’Homme possède en lui un peu de cette tache de ne pas pouvoir faire, il n’est pas greffé à sa conscience créative, c’est-à-dire à son êtreté en évolution. Il est simplement retardé par une multitude d’aspects qui coïncident avec son inconscience, c’est-à-dire avec les mécanismes d’habitudes enregistrés dans une mémoire, qui n’ont rien à faire avec l’Homme présent mais qui ont tout à faire avec l’Homme passé. L’Homme inconscient peut vivre une certaine capacité créative inconsciente et s’abreuver à la fontaine d’un pouvoir quelconque qui lui vient soit de sa relation plus ou moins équilibrée avec le social. Par exemple, un médecin peut se sentir en très bonne position vis-à-vis de la vie, parce que son travail représente dans le social une certaine sécurité. Mais l’Homme, lui, qui n’a pas beaucoup de formation intellectuelle à son crédit, ou qui ne possède pas une qualité mercantile lui permettant de s’assurer une survie, n’est pas dans une situation qui favorise le développement chez lui d’une certitude de ne jamais être prisonnier des conditions sociales qui changent autour de lui. Et pour l’Homme conscient, le problème est d’une autre envergure. Ce n’est plus tellement vis-à-vis du social qu’il doit définir la certitude de sa vie, qu’il doit définir la qualité absolue de sa conscience, c’est plutôt envers lui-même que cette définition doit prendre place. Pour un Homme conscient, il devient inévitablement nécessaire qu’il puisse contenir, contrôler, tout ce qui dans sa vie, en général, ne peut être contenu ou contrôlé. Pour l’Homme conscient, il devient naturellement impossible de vivre sur le plan social en fonction de la sécurité sociale. Sa sécurité doit être bâtie, construite, en fonction de lui-même, en fonction de sa volonté et de son intelligence, mis à part toutes les sortes d’émotions possibles et imaginables qui peuvent affaiblir cette sécurité et donner à l’Homme conscient l’impression du doute. La transposition du caractère de l’absolu à l’extérieur de l’Homme vers l’intérieur de l’Homme est une transposition qui est difficile. Pour que l’Homme en arrive à fonder sa réalité sur sa capacité créative, volontaire, d’une mise en gestion de son matériel de vie, il est nécessaire que cet Homme apprenne à reconnaître, au fur et à mesure qu’il se conscientise, que la définition même de l’Homme, de l’Homme nouveau, de l’Homme conscient, est une définition qui se fait au fur et mesure qu’il apprend à définir les limites de sa propre territorialité, de sa propre capacité d’engendrer dans le monde suffisante force créative pour qu’il puisse lui-même bénéficier de sa conscience créative et ne jamais être assujetti à la conscience ou à l’inconscience du monde autour de lui, ou du monde intérieur en lui qui cherche à débalancer la coordination de son activité mentale avec son activité émotionnelle. L’être humain doit devenir un pur-sang, c’est-à-dire un être dont les qualités internes sont maximalisées afin de donner à ce même être une expression créative maximale. C’est dans ce sens que l’être humain peut reconnaître en lui la qualité absolue de sa conscience. Une fois qu’il possède cette qualité absolue de conscience, il réalise la nature de sa vie et il est capable d’employer sa vie à la réalisation, sur le plan matériel, d’un certain nombre d’activités qui coïncident avec ses besoins, c’est-à-dire avec son équilibre total. L’Homme doit vivre en équilibre total, et tant qu’il ne peut pas sentir en lui, dans sa vie, qu’il est l’expression d’un équilibre total, il n’y a pas en lui conscience absolue, donc il n’y a pas en lui absolue conscience de sa réalité. Et c’est cette condition qui infirme l’Homme et l’assujettit aux forces extérieures ou le rend dominable par les aspects inférieurs de sa conscience encore non réalisée et en voie de formation. Il n’y a pas de raison pour que l’Homme, sur le plan matériel, ne puisse s’exécuter en fonction d’une qualité centrale de sa conscience. Et cette qualité centrale de sa conscience, c’est l’appui total qu’il puisse donner à sa vie humaine, en relation avec le monde extérieur et en relation avec le monde interne. Pour que l’Homme vive une vie qui est centrale à sa conscience, il lui faut être capable de sentir, de réaliser, et d’être parfaitement équilibré. Et pour être parfaitement équilibré, il lui est nécessaire de se créer un équilibre parfait. Et lui seulpeut créer cet équilibre parfait, parce que l’équilibre parfait n’existe pas naturellement. L’équilibre parfait doit être créé par l’Homme, elle est une construction de l’Homme et elle ne peut naître chez l’Homme que lorsqu’il a une sensibilité suffisamment grande de sa conscience pour pouvoir bénéficier de la qualité absolue de cette conscience. C’est à partir de ce moment-là que l’Homme se sent très bien dans la vie et qu’il peut commencer à exercer dans la vie, à l’échelle où il est rendu, le pouvoir créatif de sa conscience universelle, c’est-à-dire d’une conscience qui n’est plus retardée par des mécanismes obscurantistes ou des aspects anciens de sa conscience anormale, de sa conscience involutive. Une des grandes illusions de la conscience nouvelle, une des grandes illusions de l’Homme qui évolue, de l’Homme qui vit d’une certaine sensibilité interne, c’est la projection, alors qu’il est sur le plan matériel, d’une vie en-dehors du plan matériel. Pourquoi l’Homme spirituel, celui qui se conscientise, met-il tant d’énergie dans la recherche d’une vie autre que celle qu’il connaît sur le plan matériel ? Simplement parce qu’il n’a pas atteint sur le plan matériel un niveau de conscience suffisant lui permettant de réaliser ou de se réaliser d’une façon absolue sur ce plan. Donc il cherche sur un autre plan qui, en relation avec le plan matériel, est déjà plus absolu. Et cette erreur, tous les Hommes qui se spiritualisent dans le monde la connaissent. Tous les Hommes qui recherchent une paix profonde et permanente la vivent. Et un jour ou l’autre, cette erreur devra être corrigée, parce qu’elle fait partie de l’impuissance de l’Homme, elle fait partie de l’incapacité chez l’Homme d’organiser son matériel de vie en fonction d’une qualité certaine de conscience qui, une fois établie, n’a plus besoin de se rallier à un futur quelconque afin de se donner sur le plan matériel aujourd’hui une certaine consistance. L’Homme conscient, l’Homme réel, l’Homme intégré, l’Homme qui a enfin résolu le problème de sa dualité, n’a plus besoin de vivre dans l’espoir d’une vie future, libre des conditions de sa vie présente, parce que déjà, dans sa vie présente, il est bien et il sait, et il connaît, que la vie future sera un autre bien mais qui ne doit venir que dans un temps qui coïncide avec l’évolution de l’Homme et de l’Humanité. Donc il ne perd pas son temps à errer dans les zones nébuleuses de son imagination spirituelle, il s’occupe de sa vie présente, il s’occupe de bien créer sa vie présente et de bien la construire afin de vivre sur le plan matériel une vie pleine qui l’amènera demain à vivre sur un autre plan une vie encore plus perpétuante, une vie encore plus libre des conditions inférieures de notre existence planétaire. Mais pour ceci, il faut que l’Homme arrive à pouvoir concrétiser dans sa vie matérielle toute la créativité possible qu’il peut engendrer selon ses besoins, selon sa vibration, selon ses goûts, selon sa volonté et selon son intelligence. Sinon, l’Homme est déchiré entre la qualité absolue d’une vie future et une qualité qui devrait aujourd’hui être absolue et qui n’est que relative. L’Homme doit arriver à vivre absolument, sur quelque plan qu’il soit, et la relation des différents absolus qui coïncident avec sa conscience manifestée intégralement sur ces plans formera alors un acte de vie lui permettant de s’échelonner dans l’expérience de sa conscience en fonction des lois d’un plan ou d’un autre, mais sans jamais vivre de l’espoir imaginatif d’une conscience spirituelle qui veut aller ailleurs lorsqu’elle n’a pas fini d’établir sur un plan inférieur des coordonnées relativement solides permettant à l’Homme d’avoir accès à d’autres coordonnées qui ne viendront à lui que lorsque le premier travail aura été établi sur le plan matériel. Il est évident que la vie de l’Homme, la conscience de l’Homme, est active sur différents plans de la réalité à la fois. Et pour que l’Homme ait accès aux plans plus subtils de cette conscience, il lui faut d’abord pouvoir établir sur les plans les plus denses de cette conscience une fondation solide afin qu’il puisse, plus tard, bénéficier des aspects autres de sa conscience, sans perturber ou pouvoir perturber la conscience planétaire humaine mortelle, qui est à la fois la plus importante pour l’évolution des systèmes où la conscience animale de l’Homme doit être amenée à un niveau de conscience créative pour la perpétuation et l’évolution dans le cosmos local de races supérieures à celle que nous connaissons. L’Homme a l’impression qu’il y a en lui des limites fixées par la vie. Ces impressions sont très dangereuses parce qu’elles naissent d’un manque de volonté et d’un manque d’intelligence, donc elles naissent d’un raccord quelconque avec une étape passée de l’inconscience planétaire. Il n’existe pas dans l’Homme de limites. Il n’existe pas dans l’Homme de limites ! Et aucune limite ne peut être imposée à l’Homme puisque l’Homme est esprit, c’est-à-dire puisque l’Homme est énergie, puisque l’Homme est absolu dans son énergie. Ce n’est qu'à lui de réaliser cette réalité, d’arriver à la vivre de façon de plus en plus permanente, afin d’arriver par la suite à découvrir la réalité de cette réalité. Pourquoi l’Homme conscient aime-t-il se livrer à l’étude métaphysique des systèmes en-dehors de la matière ? Pourquoi aime-t-il regarder dans le monde de l’extrasensorialité ? La réponse est simple : c’est parce qu’il n’est pas capable sur le plan matériel de se livrer à la conquête de l’énergie, de se livrer à la conquête de son impuissance, de se livrer à la conquête de son esclavage. Si l’Homme concentrait toutes ses forces sur le plan matériel à la conquête de son esclavage, à la diminution en lui du pouvoir de l’énergie qui n’est pas encore parfaitement équilibrée, il n’aurait pas de temps pour s’occuper de l’investigation métaphysique des systèmes qui sont en-dehors de sa réalité corporelle. Il n’aurait pas de temps, ou de goût, ou de désir de se livrer à l’étude philosophique de ce qui n’est pas ou de ce qui ne fait pas partie de son monde actuel. Et il pourrait alors concentrer toute son énergie à la récupération dans ce monde des forces créatives qui font partie de lui, qui prennent leur origine dans ces autres plans et qui doivent, éventuellement, se concrétiser dans le monde de la matière afin de donner à l’Homme la qualité absolue de sa certitude et la certitude innée de son pouvoir créatif et de son intelligence créative sur un plan qui est à la fois le sien, et à la fois le produit de sa réalisation sensorielle. Nous sommes victimes, les Hommes qui nous conscientisons, de l’abus exercé contre nous par des forces qui émanent des plans subtils. Et alors que nous sommes victimes de cet abus, dans un même temps, nous recherchons à comprendre, à étudier ces mondes subtils. Et elle est là notre erreur ! Elle a toujours été là, notre erreur ! Nous avons, pendant des siècles, essayé d’étudier les mondes subtils alors que nous perdions contrôle du monde de la matière. Donc nous sommes devenus des devins, et nous avons perdu, sur le plan matériel, le pouvoir créatif de notre conscience que nous avions remis intégralement dans les mains de ces forces mêmes qui nous ont, pendant des millénaires, maintenus dans un esclavage total et presque parfait. Jamais, par le passé, aurions-nous osé, les Hommes, égoïquement parlant, concevoir notre vie en fonction d’un certain absolu, parce que justement, le concept de l’absolu avait été apposé à l’histoire des divinités. Donc l’Homme, lui, ne vivait ou ne pouvait vivre que d’une relativité de vie, directement proportionnelle à son plan de vie involutif, donc plan de vie naturellement voué à l’impuissance. Et cette impuissance, au lieu d’être rejetée par l’Homme, était perpétuée au cours des siècles, parce que ce dernier n’avait pas suffisamment d’esprit, c’est-à-dire qu’il n’avait pas réalisé suffisamment la réalité de sa conscience créative, pour arriver un jour à créer une dislocation profonde entre sa façon ancienne de penser et sa façon nouvelle de créer sa vie. Aujourd’hui, alors que nous sommes en train de défoncer le mur de l’impuissance humaine, de corriger les erreurs psychologiques de notre mental inférieur et de reposer notre conscience sur nos propres épaules, afin d’en sentir le poids et à la fois la légèreté, l’Homme est dans une situation qui saura l’amener aux limites mêmes de sa conscience créative et à l’application sur le plan matériel d’une dynamique de vie qui ne pourra plus être étreinte par les forces psychologiques sociales ou les forces internes de sa conscience spirituelle et mesmérisée. Pour que l’Homme nouveau réalise jusqu’à quel point la qualité absolue de sa conscience reflète la qualité absolue de son intelligence et de sa volonté, il lui sera nécessaire de comprendre avec le temps que toutes les façons de penser qui font partie de son héritage involutif n’ont aucun pouvoir de construction créative, si ce n’est que le pouvoir de continuer à perpétuer dans le temps l’inconscience animale de l’Homme expérimental. Pour que l’être humain conscient réorganise sa vie en fonction de son énergie, de son esprit, il lui faudra apprendre, une fois pour toutes, que toute façon de penser est un piège qui fait partie de sa mémoire, qui fait partie de son inconscience, et que ce piège ne peut être éliminé qu’en fonction de sa capacité de transcender sur le plan matériel tout aspect psychologique qui donne à sa vie humaine la caractéristique de l’impuissance, la caractéristique du déséquilibre perpétuel, la caractéristique de l’incertitude, la caractéristique finale du doute qui enlève à l’Homme le pouvoir et le relègue au rang d’une humanité spirituelle, mais pauvre d’esprit, c’est-à-dire impuissante de sa propre énergie créative. Plus l’Homme étudie la nature même de sa vie, plus il réalise, plus il découvre sous les décombres de son inconscience des aspects plus ou moins subtils d’une anxiété profonde qui se cachent derrière le voile de sa réalité. Tant que l’Homme conscient sentira en lui une anxiété, tant qu’il y aura en lui de l’anxiété, c’est-à-dire un déséquilibre entre son émotivité et son mental, il ne pourra pas se permettre d’invoquer sur le plan matériel les lois de l’énergie. Donc il ne pourra pas, dans cette vie, concrétiser ses rêves, concrétiser sa puissance, et concrétiser l’aboutissement de la conscience supramentale, c’est-à-dire cette conscience qui n’est plus assujettie à la déformation psychologique mais fondée sur l’approportionnement direct entre l’Homme et l’énergie. Notre réalité, en tant qu’Homme, est tellement déformée, que nous n’avons plus le support d’être ce que nous sommes, c’est-à-dire ce que nous pouvons concrétiser. La déformation psychologique de notre inconscience est telle que nous ne pouvons plus dire que nous sommes parfaits. Donc si l’Homme ne peut pas dire qu’il est parfait, c’est parce qu’il y a encore en lui de l’imperfection, c’est parce qu’il y a encore en lui de l’inconscience, c’est parce qu’il y a encore en lui des aspects de l’involution qui ont enlevé à sa conscience le pouvoir de réalisation qu’il n’est ni plus grand, ni plus petit que les dieux, mais qu’il fait partie des dieux, c’est-à-dire qu’il fait partie de ces étapes de l’évolution de l’énergie où la conscience manifestée de cette même énergie remplit sur le plan matériel un rôle qui coïncide exactement, parfaitement, et absolument, avec cette même énergie lorsqu’elle était en-dehors du corps matériel. Donc tant que l’Homme nouveau n’aura pas compris et réalisé que la consistance vibratoire de l’énergie est une condition absolue de toute conscience, que cette conscience soit incorporée dans un corps matériel ou que cette conscience soit en évolution sur des plans subtils, il n’aura pas compris la nature même de son être, il n’aura pas compris qu’il est en fait, sur le plan matériel, non pas l’expression d’une force qui le domine mais l’expression d’une force qu’il a réussi à mater, lorsqu’il a été, finalement, amené à connaître la liaison absolue, directe et irrévocable entre les plans les plus hauts et les plans les plus bas. C’est à partir de ce moment-là que l’Homme cessera de vivre et de souffrir de la dualité qui cause en lui une anxiété profonde et qui l’empêche de réaliser qu’il est à la fois Homme et surhomme, qu’il est à la fois Homme et esprit, qu’il est à la fois parfait et en progression de perfection. Le dilemme fondamental de l’Homme, ce n’est pas l’incapacité psychologique de se réaliser comme étant parfait, c’est l’impuissance psychologique qu’il véhicule, impuissance qui l’empêche de réaliser que son apparente imperfection n’est que le résultat de l’impuissance créative de sa volonté et de son intelligence de raccorder sur le plan matériel les aspects évènementiels d’une conscience qui coïncide directement et inéluctablement avec la présence en lui de son esprit ou de son énergie créative. Et ce sont ces voiles qui doivent être éliminés de la conscience humaine afin d’amener l’Homme, un jour, à réaliser que la distance entre le matériel et l’invisible est une distance qui n’est conforme qu’à la mesure même de l’impuissance psychologique de ses sens, et conforme à l’impuissance psychologique de ses émotions qui donnent à ses sens ou qui créent dans ses sens, ou à travers ses sens, l’aberration nécessaire pour qu’il se croie inférieur à sa réalité. L’évolution de l’Homme, c’est la progression perpétuelle de sa conscience, c’est l’attribution sur le plan matériel, d’une façon continue, d’une conscience grandissante qui lui révèle graduellement qu’il n’y a pas de différence entre ce qu’il veut, ce qu’il est, et ce qu’il peut. Dans le passé de l’homme, les mots ne servaient qu’à construire pour lui une philosophie. Dans l’avenir de l’Homme conscient, les mots ne servent plus à construire une philosophie, ils servent à élucider les mystères subtils de sa conscience afin de l’amener graduellement à reconnaître qu’il n’est pas un être terrestre, c’est-à-dire qu’il n’est pas un être voué à l’expérience terrestre, mais qu’il est un être voué à expérimenter sur la Terre des conditions de vie qui dépassent le purement sensoriel, des conditions de vie qui vont plus loin que l’espace qui nous englobe, des conditions de vie qui sont plus avancées que ce que notre science-fiction peut imaginer. Donc il n’y a pas dans l’Homme nouveau de limite, puisque la conscience même de la limite fait partie de l’inconscience humaine et rapproche l’Homme de l’impuissance planétaire de son involution. Et ce n’est qu’à l’ego nouveau, qu’à l’ego éclairé de réaliser ceci. Ce n’est plus une condition philosophique de son mental, c’est une condition réelle, exprimée à travers son mental, pour l’exploitation, sur le plan matériel ou sur des plans parallèles, des vigueurs créatives de l’énergie afin de donner à l’Homme le pouvoir expressif de sa qualité absolue de conscience. Au stage où la parole conscientisée de l’Homme permet de construire en lui un lien entre l’invisible et le matériel, à ce stage, les vertus psychologiques de la philosophie de l’involution n’ont plus de présence en lui, elles n’ont plus d’effet en lui, elles n’ont plus la capacité de voiler en lui le pouvoir qui fait partie intégrale de l’énergie, agissant sur les plans inférieurs de la réalité. Donc l’Homme conscient ne peut plus se permettre, dans la vie, à travers ses expériences diverses, de douter de sa capacité, de transcender la limitation fonctionnelle de ces évènements, il doit plutôt les utiliser de façon absolue afin de renverser le courant de la vie.